Le Sexe et/ou le Genre
L’identité sexuelle en question
« Faut-il enseigner le genre à l’école ? » La question a été largement débattue à la rentrée scolaire 2011-2012, suscitant les opinions les plus contradictoires parmi les enseignants et les responsables politiques. Elle laissait en effet de côté quelques préalables qui ont été rarement pris au sérieux. Que signifie exactement cette notion de genre et pourquoi s’impose-t-elle soudain comme une découverte ? Vaut-il la peine qu’on lui donne une telle importance ? Quel intérêt y a-t-il à l’enseigner, à l’école, ou ailleurs, et comment ? Quel est son intérêt dans la clinique et dans la vie de tous les jours ?
Compte tenu de l’intérêt qu’elle porte à la sexualité au cœur de la vie psychique, la psychanalyse pouvait difficilement rester en dehors du débat. C’est un psychanalyste américain, Stoller, qui a été le premier à introduire la notion de genre dans la théorie psychanalytique, en 1968, à propos de la perversion. En France, Jean Laplanche en a démontré l’intérêt et la signification sur un plan beaucoup plus général, et depuis, il en est régulièrement question dans les recherches qui se poursuivent dans les sociétés et à l’université.
Le but de cette journée sera de faire le point de ces recherches en poursuivant les objectifs suivants : définiraussi précisément que possible la notion de genre et la façon dont elle a émergé dans la théorie et le débat public ; voir pourquoi elle ne fait pas l’unanimité et quelles sont les objectionsles plus fréquentes ; se demander s’il faut enseignerle genre, à qui, et comment ; s’interroger surtout pour voir si cette façon d’envisager l’identité sexuelle éclaire d’un jour nouveau la question cruciale de la différence.
Pour la psychanalyse, l’angoisse est la chose du monde la mieux partagée, aucun sujet humain n’y échappe. Elle fait partie intégrante de la condition humaine. La question n’est donc pas de savoir comment la faire disparaître, ou l’ignorer, ainsi que le donnent à penser tant et tant de thérapies ou de prescriptions en tous genres. Comme le naturel, elle revient toujours au galop ! A chaque tournant de la vie, à l’occasion de telle épreuve, elle refait surface et prend parfois des proportions difficilement supportables. Qu’on cherche alors à en soulager la pression, c’est assez compréhensible, mais on aurait tort de croire qu’il est possible de s’en débarrasser une fois pour toutes, et pour de bon. C’est un leurre, une erreur, et une fuite.
C’est un leurre d’abord, car on ne se libère jamais complètement de l’angoisse : elle fait toujours retour d’une manière ou d’une autre, et sur un mode d’autant plus problématique qu’on a cru pouvoir la supprimer. C’est une erreur aussi, dans la mesure où l’angoisse en tant que telle n’est pas un mal en soi, c’est un ressenti provoqué par une force intérieure en cours de constitution ou d’élaboration, et il ne s’agit pas tant de la faire disparaître que d’en tirer parti. C’est une fuite enfin, car l’angoisse est inhérente à notre statut de sujet, et la meilleure façon de se comporter consiste à la regarder en face, à la déchiffrer pour en tirer parti dans la mesure du possible.
La psychanalyse s’intéresse à l’angoisse depuis ses origines, Freud en a fait un thème central de sa recherche, qui a encore beaucoup progressé ces dernières années. Le but de cette journée sera de nous demander comment tirer parti de ses enseignements dans le concret de la clinique et de l’existence, de façon à gérer l’angoisse sans la diaboliser.
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