Qu’est ce qu’une catastrophe ? Question naturellement à l’ordre du jour avec la condition pandémique, mais qui, au-delà, engage la contribution de la psychanalyse à cette figure ravageante du réel collectif. Coupure dans la temporalité, trauma à l’état pur. Question qui doit être redoublée au plan clinique, qui sera l’axe de cette session : qu’est ce qui peut être jugé « catastrophique » dans la vie d’un sujet et pour sa vie psychique ? A côté des catastrophes visibles et bruyantes, on rencontre des catastrophes silencieuses, produites dans et par le non-dit, celles qui se révèlent au cours d’une analyse.
On reénvisagera depuis la subjectivation inconsciente de la catastrophe les diverses situations cliniques, tant du dehors que du dedans, dans l’histoire familiale. Et parallèlement le vécu individuel des catastrophes collectives. Confrontation des sujets à l’effondrement, renégociation du rapport du désir à la vie et à la mort. La catastrophe, confrontation à la séparation et à la castration dans le réel, est aussi, et par là même, le printemps d’après Déluge, le moment du réveil face à ce que l’on n’aurait pas cru possible.
Adhésion obligatoire de 100e pour l'année
Le sacrifice, acte ritualisé par lequel un groupe humain offre un objet précieux à une divinité, pose une question centrale au savoir de l’inconscient. A quoi correspond, aux plans anthropologique et clinique, cette tendance sacrificielle foncière de la communauté et du sujet, quel est le destinataire de cette « offrande » (sacrificium)? Que signifie le « sacrifice de soi » pour une « cause » ou un idéal ? La notion de sacrifice (Opfer), centrale dans l’anthropologie freudienne de l’origine du lien social, pose aussi une question clinique déterminante :la névrose révèle une tendance sacrificielle foncière, le sujet se révélant se mettre à son insu au service de l’Autre, partagé entre la culpabilité de céder sur son désir et la culpabilité de le réaliser.
Opération sacrificielle du renoncement obsessionnel, cadeau pour sauver l’amour ou de l’hystérique, Iphigénie sacrifiée à l’amour du père. Sur le plan de la perversion , c’est l’offrande de soi-objet à l’autre, jouissance de se faire objet -- masochisme pervers mais aussi « moral » -- ou du sadique, officiant de l’Autre de la jouissance, ainsi que la dimension auto-sacrificielle des conduites suicidaires. Clinique du sacrifice qui éclairera l’évocation par Lacan du « dieu obscur », ce « désir de l’Autre » auquel le sujet en vient à jouir de s’immoler. Ce qui trouve son paradigme sublimatoire dans le sacrifice divin dans le christianisme. Mais cela implique aussi les situations de calvaire de destin familial, dans lesquels les sujets s’enlisent, tout en s’en plaignant amèrement.
Rappel : l'adhésion annuelle est de 100E pour avoir accès au tarif adhérent.
On abordera la structuration psychique de l' enfant à partir du désir parental. Le développement de l' enfant procède de franchissements structurants successifs qui lui permettent de se constituer comme sujet.
On étudiera ces temps forts en nous appuyant sur les apports psychanalytiques qui ont permis
De l'élaborer : le désir parental, la sexualité infantile , les fantasmes , la constitution d'un Soi , la séparation d'avec l'autre parental .
Les auteurs de référence constituent la bibliographie qui sera donnée au cours de la journée : S.Freud, Mélanie Klein , Winnicott , J. Lacan , F. Dolto .
Des exemples cliniques permettront d'aborder la question du symptôme et la mise en place d'une psychanalyse de l'enfant.
Benjamin Abdessadok est psychologue clinicien, titulaire d’un D.E.A. et psychanalyste (SPF). Membre actif du conseil d’administation de l’EPCI, il enseigne dans l’Ecole depuis sa fondation.
Rappel : l'adhésion annuelle est de 100E pour avoir accès au tarif adhérent.
Comment concevoir le lien entre corps et langage, pour un sujet ? Question essentielle dès lors que le corps propre s’articule à l’être parlant (le « parlêtre ») qu’est « l’humain ». Il s’agit de serrer d’aussi près que possible les incidences et manifestations cliniques de ce lien, à la fois étroit et énigmatique, ce qui éclaire le moment somatique du symptôme, dans son rapport au fantasme. Il s’agit d’éclairer, en repartant de Freud, la définition de Lacan de la pulsion comme « écho dans le corps du fait qu’il y a un Dire ». Cela permet de relire le fonds pulsionnel de la corporéité en lien avec la parole : comment la parole réprimée s’acquiert-t- elle un mode d’expression par l’organe, via le fantasme incorporé, de l’hystérie à la psychose ? Question clinique essentielle permettant de réexaminer la notion même de « psychosomatique », par un retour à la position et à la clinique freudiennes.
P.-L.Assoun,Corps et symptôme (Economica/Anthropos)
Freud homologue une « pulsion de savoir », qui éclot avec la curiosité infantile : le sexuel fait l’objet d’une pulsion de savoir dont il s‘agira d’examiner les composantes et le fonctionnement. Cela amènera à reconsidérer la question de l’ignorance, dont Lacan suggère qu’elle est une « passion » -- à côté de l’amour et de la haine -- et pas seulement un état privatif de savoir, ce qui implique le « désir de savoir ». La cure analytique se développe à partir d’une ignorance ouvrant la voie au savoir de soi et de l’Autre. Pourquoi y a-t-il un « refus de savoir », forme de haine particulièrement violente, fondement de toute haine ? Pourquoi le savoir, au-delà de son aspect intellectuel, est il doté d’une telle puissance en lien avec le sexuel sublimé? Comment concevoir l’inhibition du savoir, facteur de résistance ? Comment saisir les états de confusion où le savoir se trouve obnubilé et le symptôme comme le paradoxe d’un « savoir insu » dont l’autre nom est « inconscient ».